Vendredi 25 Septembre, l’APU de Fives a installé une permanence collective sur la place Degeyter. Derrière notre banderole des plus explicites, absence de soutien de la mairie, crise du logement et choix municipaux contestables.
[dropcap]L[/dropcap]’APU de Fives-Hellemmes-Saint Maurice s’est créé dans un contexte de restructuration du quartier : grands projets immobiliers, hausse des loyers, actions culturelles pour remédier aux problèmes… Notre action se fait en deux phases : permanences collectives d’accueil et accompagnement des habitant-e-s ayant des problèmes de logement (prévention des expulsions, insalubrité, conflits locatifs…) et mise en place d’actions collectives. Malgré une action reconnue et plus de 130 familles accompagnées, nous n’avons toujours pas de financement public ni de local fixe.
« C’est à rien y comprendre »
Vendredi 25 septembre, une cinquantaine de personnes étaient présentes pour manifester leur soutien à la recherche de local de l’APU. Parmi elles, plusieurs familles accompagnées étonnées de la situation de l’association : «C’est à n’y rien comprendre», «la mairie claque des millions pour lille 3000 et pour nous c’est la galère», les réactions sont unanimes. Depuis notre création, on a écrit de nombreux courriers et interpellé plusieurs fois la mairie pour obtenir des subventions ou un local. Sans réponse. Pourtant, notre action est reconnue par les services publics :de nombreuses familles accompagnées
ont été orientées par des travailleurs sociaux du centre communal d’action social, de la CAF ou des services de la mairie.
Parole critique contre grand projets
Mais pour les élu-es le constat est tout autre. Une parole critique sur les projets de rénovation du quartier n’a pas l’air d’être à leur goût. On a notamment soutenu les actions des habitant-es de l’îlot pépinière contre l’avancée des tours de béton d’Euralille sur le quartier de Saint-Maurice. Ils/elles protestent contre leur expropriation organisée par la mairie pour construire des immeubles de neuf étages. Un projet avant tout rentable financièrement vu la situation de l’îlot, à deux pas des gares. Autres constat de désaccord, de nombreux logements sont construits dans le quartier mais peu semblent destinés aux habitantes en galére. En effet on constate une augmentation constante du nombre de personnes qui viennent en permanence. Une preuve de plus de la crise du logement et du fait que la rénovation urbaine n’est pas en faveur des personnes habitant le quartier.
La lutte continue
Après la surprise dans les bureaux, quelqu’un finit par venir à la rencontre du rassemblement : il s’agit du directeur de la mairie de quartier. À moitié paniqué et surpris, il explique qu’il a essayé de joindre les élu-es mais ils/elles sont en réunion. Il promet d’organiser une entrevue avec le maire de quartier. La réussite de l’après-midi est ailleurs : une belle visibilité donnée à l’association, un soutien des passant-es, des familles mobilisées et un rappel envoyé à la mairie, l’APU est là !
Cette forme de mobilisation s’est répétée le 15 octobre et le 27 novembre avec plus ou moins de réussite du fait des caprices de la météo. On a fini par avoir une entrevue avec le président du conseil de quartier, sans grande avancée.
On lâche pas l’affaire !