Pour signer le courrier et/ou soutenir les étudiant.es, c’est ici : https://framaforms.org/pour-lannulation-des-loyers-de-toutes-les-residentes-du-crous-1588692375?fbclid=IwAR18-luxAIErW0UUw75cB-K6fpWmLK1O-7k3j1_2sHGICyP2wUvm8gCyf8w
A l’attention de monsieur Parisis, directeur du CROUS de Lille
Ce courrier est une demande collective effectuée à la fois par des résidences universitaires du CROUS de Lille et par l’Atelier Populaire d’Urbanisme de Fives, association agissant pour le droit à un logement décent et abordable. L’APU Fives été contacté par certain.es de ces étudiant.es qui ont alerté sur leur situation. Depuis, la centaine d’étudiant.es que nous avons rencontré.es nous ont fait part de leur grande fragilité financière mais également de leur détermination à trouver collectivement des solutions et à ne pas rester isolé.es malgré cette période plus que difficile pour elles et eux.
Depuis le 17 mars 2020, l’ensemble de la population vivant en France est contrainte de rester confinée chez elle pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Derrière cette astreinte qui semble s’appliquer à tous et toutes de manière identique et imposer à tous et toutes les mêmes obligations, se cachent pourtant des réalités bien disparates.
La question du logement a mis sur le devant de la scène des inégalités criantes . Si celles-ci transparaissent au grand jour, exposées à la lumière de la crise sanitaire qui nous touche tous et toutes, elles sont pourtant loin d’être nouvelles. Mais exacerbées comme elles le sont aujourd’hui, il semble plus que jamais nécessaire de répondre à l’urgence de la question des inégalités liées au logement posée par la crise duCovid-19.
Dans les résidences universitaires, celles-ci se sont matérialisées dès le début du confinement : tandis que certain.es étudiant.es ont pu choisir de quitter leur logement pour vivre le confinement auprès de leur famille ou de leurs proches, d’autres n’ont pas eu cette chance. Ces personnes sont les plus précaires, la plupart étudiant.es étranger.es, qui ne bénéficient pas de soutien financier ou matériel proche, encore une fois oubliées et mises decôté.
Confiné.es dans une dizaine de mètres carrés tout au mieux, avec des problèmes d’indécence pour de nombreuses personnes (cafards, humidité…), mais aussi d’isolement, le quotidien est déjà loin d’être simple. S’ajoutent à cela les effets de la crise actuelle. Déjà, la promiscuité entre les étudiant.es en résidence Crous rend plus difficile le respect des mesures barrières, ce qui précarise la situation sanitaire. Ensuite, et surtout, l’immense partie des étudiant.es ont perdu l’intégralité de leurs revenus. Emplois et jobs étudiants suspendus, transferts d’argent impossibles, stages rémunérés décalés, etc. Se nourrir en plus de se loger ressemble de plus en plus à un parcours du combattant, obligeant une bonne partie des étudiant.es à faire un choix entre les deux et encore, certain.es pouvant se nourrir uniquement grâce à l’aide alimentaire. De nombeux.ses étudiant.es ne sont pas en mesure de payer leur loyer des mois de mars et d’avril, et encore moins pourront le faire pour le mois de mai.
La situation dans les résidences universitaires est également rendue précaire par la nature même du contrat qui lie ses résident.es au CROUS. En effet, le statut de « résident », plutôt que de « locataire » expose les étudiant.es (précaires parmi les précaires) à des expulsions rapides.
Dans ce contexte, le gouvernement a permis aux étudiant.es de pas payer le loyer du mois d’avril uniquement dans le cas où ils et elles ont pu partir de leur logement. Cette décision a été vécue, pour les raisons décrites dans ce courrier, comme injuste par de nombreux.ses étudiant.es qui sont contraint.es de rester sur place. D’autant plus que les aides financières habituelles (ASAP, FSDIE), lorsqu’elles peuvent être mobilisées, se révèle insuffisante pour de nombreuses personnes (malgré la volonté de simplifier ces démarches).
La situation est d’autant plus grave pour les étudiant.es desquel.les l’Etat se porte garant de la caution locative (garantie Visale). Si les étudiant.es ne trouvent pas les ressources nécessaires à rembourser Visale, qui règle directement les impayés au CROUS, ces dernier.es ne pourront pas bénéficier d’un garant pour la prochaine année universitaire et seront donc contrain.tes d’abandonner leurs études.
C’est pourquoi les étudiant.es assigné.es à leur résidence universitaire demandent au CROUS de Lille que la non-obligation de payer son loyer puisse s’appliquer à l’ensemble des résident.es. Une situation exceptionnelle en appelle à des mesures exceptionnelles. Il s’agit d’une mesure d’équité pour ne pas faire peser plus de difficulté à des étudiant.es déjà acculé.es financièrement.
Nous espérons vivement que ce courrier permettra une réelle prise de conscience de l’urgence de la situation et pourra amener la mise en place de mesures réellement sociales et efficaces en direction de tou.te.s les étudiant.es.
Cordialement,
L’Atelier Populaire d’Urbanisme de Fives et les étudiant.es confiné.es des résidences universitaires du CROUS de Lille
Premier.es étudiant.es signataires :
Amine BELKACEMI, résidence Albert Camus, Villeneuve d’Ascq
Enock ZOUNGNI, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Alpha Kabinet DIAKHABY, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Fatou Khadija DIAGNE, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Takiye BERKAS, résidence Gaston Bachelard, Villeneuve d’Ascq
Abdourahman HAMDA, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Dyhia RAAB, résidence Albert Camus, Villeneuve d’Ascq
Zouina Amel BARAT, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Amine BELKACEMI, résidence Albert Camus, Villeneuve d’Ascq
Enock ZOUNGNI, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Amy DIALLO NDYE, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Faly FALL, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Aristide PALE, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Lyes BENHAMMOU, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Imane TOUIL, résidence Evariste Galois, Villeneuve d’Ascq
Kaila HAOUA, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Jean Claude Philibert DIABONE, résidence Triolo, Villeneuve d’Ascq
Sofia ELMAFTAH, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Abderrahim CHEBIBE, résidence Gaston Bachelard, Villeneuve d’Ascq
Louelh AMAZIGH, résidence Albert Camus, Villeneuve d’Ascq
Ousmane TALL, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Mamadou Diao DIALLO, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq
Haby DRAME, résidence Hélène Boucher, Villeneuve d’Ascq